jeudi, janvier 24, 2008

Réveillez-vous (suite 2)


L'esprit humain a une fâcheuse tendance à se complaire dans le défaitisme et la paresse intellectuelle, à ne voir que ce qui est mauvais. Beaucoup d'entre nous voient la vie comme un très mauvais film, de qualité médiocre, et lorsque nous nous demandons tout à coup: "mais qu'est-ce qui ne marche pas avec ce foutu projecteur?" Poussés par l'énervement, la colère ou tout simplement la curiosité, nous grimpons l'escalier pour engueuler le projectionniste, mais, oh! Surprise! Il n'y a personne.
Là, c'est la révélation, le choc, le moment le plus important, le moment où nous savons que c'est nous et nous seul qui devons prendre en charge les bobines du film et faire fonctionner le projecteur correctement.
  • Certaines expériences peuvent nous propulser hors de cette apparente torpeur (hors de notre siège de cinéma). Ce sont les émotions, positives ou négatives qui seront le déclic de la mise en action. Hélas, trop souvent, la glu, l'inertie qui nous colle à notre fauteuil est le pire des obstacles. Se complaire dans son malheur, se laisser atteindre par les pensées négatives, parasitaires sont ce que Wilson appelle "le péché originel". Son roman "Les Parasites de l'Esprit"(1), n'est qu'une métaphore où il remplace notre responsabilité par des extraterrestres qui "parasitent" l'esprit des hommes. Nous nous laissons porter par le "robot", ce serviteur inconscient qui accomplit toutes les tâches automatiques de la vie quotidienne, nous rendant ainsi sourds à tous les stimuli extérieurs, c'est carrément mortel!
  • Wilson agit comme la pilule rouge que Morpheus offre à Neo dans le film "Matrix", le courage de se jeter dans le voyage de la vie, pas forcément de tout repos, ou de rester assis dans un fauteuil trop étroit. Comme Morpheus, il nous montre les portes, à nous de les ouvrir.
  • Il prend le contrepied des philosophes existentialistes, dénigrant la spirale négative dans laquelle ils se sont engagés: "Les existentialistes continentaux comme Sartre, Camus et Heidegger ont terminés dans un pessimisme profond. L'existentialisme pessimiste est illogique.
  • Nous ne sommes pas condamnés à la liberté. Sartre pense que nous possédons un vaste réservoir de liberté qui est malheureusement inaccessible. Wilson dit: "Je suis optimiste, je pense que l'on peut y accéder, que des états de conscience plus élevés sont accessibles." (2) Pour accéder à ces états de conscience, il nous offre un outil de choix, un moyen inédit, dont il a l'intuition depuis longtemps. Cet outil il le nomme: "Faculté X."
  • Au cours de l'enquête qu'il mène sur les phénomènes paranormaux, pour "L'Occulte", une œuvre majeure qui analyse au scalpel les pouvoirs psychiques, il se rend compte que certains de ces pouvoirs sont, en fait, accessibles à tous. Nous les possédons tous de façon latente mais ne les utilisons pas ou plus. C'est une potentialité de la conscience à appréhender la vie sans barrière, un soudain éclair de lucidité. Cette expérience n'est, au départ, pas liée à un processus délibéré, c'est la prise de conscience que les choses qui auraient du être, sont, sans qu'intervienne le désir ou la contrainte. La soudaine impression que notre corps et notre esprit vibrent sur une autre fréquence et se fondent dans l'univers, le lien avec une conscience globale. Toutes les particules sont liées, et nos cinq sens façonnent la réalité.
  • On se rapproche des expériences de physique quantique, c'est l'observateur qui crée la réalité de l'expérience. Cette connaissance innée est mise en avant par tous les ésotéristes: "Ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas". Le sentiment de ne faire qu'un avec le monde qui nous entoure, d'être reliés aux autres par un fil invisible. Notre corps et l'univers sont les deux pôles d'une même réalité. Cette faculté n'apparaît que lorsque nous somme capables de dépasser notre inertie, capables de repousser l'assaut des pensées négatives, ces foutus parasites de l'esprit. Pour accéder à la faculté X, il faut se laisser porter par ce que Wilson appelle l'effet "Tapis magique", nous flottons au dessus de nous-mêmes en contemplant le panorama de nos existences, ce tapis nous permet de nous focaliser sur un point bien précis tout en gardant une vision globale.
  • Une technique appelée "le rappel à soi-même" peut nous mener à cette expérience. Elle a été largement développée par Gurdjieff et exposée dans le livre de son élève P.D. Ouspensky, "Fragments d'un Enseignement Inconnu". (3). " Il semble que les êtres humains aient une incorrigible tendance à contracter leur conscience ordinaire, sous le coup de l'angoisse, par besoin de se concentrer sur les problèmes immédiats, mais paradoxalement cela a pour effet d'étrangler leur vitalité. Cette "contraction", ou rétrécissement de la conscience, équivaut à regarder un objet à travers un verre grossissant. Ses traits essentiels sont agrandis, mais en même temps, on en a une vue plus restreinte. Lorsque l'on contracte la conscience, on perd le sens global de la signification. Or ce sens de la signification est notre force. Quand nous pouvons distinguer clairement la signification du monde nous savons exactement ce qu'il faut faire et nos énergies répondent." (4)
  • Dans "Mystères"(5), Wilson met en exergue le fait que des techniques magiques, un système de connaissances oublié, sont proches des étapes à suivre pour atteindre une conscience élargie de l'univers et "d'intentionaliser" ce qui semble n'être que fortuit. Les voyants, médiums, télékinésistes ont développé cette faculté. La magie, dit Aleister Crowley, est la science et l'Art de faire en sorte que le changement se produise en conformité avec notre propre volonté. Et Wilson ajoute: "Il reprenait la pensée de son prédécesseur, Eliphas Levi (dont il se croyait la réincarnation): voulez-vous apprendre à régner sur vous-même et sur les autres? Apprenez à exercer votre volonté." Pourtant John Symonds, le biographe de Crowley, avait fait remarquer un jour : "le seul ennui avec la magie, c'est que ça ne marche pas."
  • Voilà bien la principale pierre d'achoppement, ce point de vue reflète celui de la majorité des gens. Le bon sens dicte de ne pas croire à la magie. Pourquoi est-ce le bon sens? Parce que notre expérience quotidienne n'offre aucune confirmation de ce que rapportent des personnes comme Crowley, mais elle n'offre guère non plus d'illustration de la force de la volonté. Pour solliciter cette force, le plus souvent inhibée, il faut "vouloir" intensément quelque chose, et rares sont ceux qui éprouvent des désirs vraiment puissants, excepté peut-être lorsqu'ils se trouvent dans un état d'excitation sexuelle(5). Nous possédons tous cette faculté à un haut degré mais nous n'en sommes peu ou pas conscients. Ce pouvoir est une barrière contre les "parasites de l'esprit" (les pensées négatives) qui rongent notre énergie vitale. Elle renforce notre capacité à affronter la réalité en élevant notre tension intérieure. Nous croulons tous sous les fardeaux invisibles, souvent créés de toutes pièces par notre vision trop serrée, le nez collé à l'image.

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