dimanche, septembre 14, 2008

Conscience

Un courrier intéressant à partager avec vous :
" Ce que l’homme désire, c’est élargir son champ de conscience, se libérer de ce piège qui le colle au présent comme l’aiguille de l’électrophone contre le disque. "
Colin Wilson

Colin Wilson est un esprit libre et atypique, dont la réputation, grande en Angleterre, n’a atteint la francophonie qu’en échos disparates. Cette injustice se ramène peut-être à une question d’étiquette. L’esprit cartésien qui règne de ce côté-ci de la Manche aime le classement et les filiations clairement déclarées. Or, où ranger ce provocant touche-à-tout, à la fois essayiste et romancier, qui coiffe d’une même pensée existentialisme et sciences occultes, criminologie et science-fiction ? Colin Wilson a ainsi signé, entre autres livres remarqués, un manifeste philosophique, une étude approfondie des facultés paranormales, une biographie de Jung, un brillant essai sur les serial killers, trois romans de SF, des récits érotiques et une série de polars. Personne, devant cette production déconcertante, ne parvient à cerner d’un jugement unique le personnage et son œuvre.

Quel que soit le domaine abordé, l’écrivain britannique en bouleverse les codes. La Pierre philosophale est l’exemple magistral de sa manière de transformer un thème connu en variation à nulle autre comparable. L’argument du livre, à lire sa quatrième de couverture, renoue pourtant de vieilles ficelles. C’est le récit d’un savant dilettante, Howard Lester, qui trouve le moyen d’acquérir une sensibilité extrasensorielle et l’expérimente sur lui-même. La SF brode depuis longtemps sur de pareils motifs, dotant surhommes et mutants de pouvoirs extraordinaires.
Colin Wilson réussit à renouveler cette tradition, pourtant richement illustrée. L’originalité de La Pierre philosophale tient à l’évolution de son protagoniste. L’éveil des facultés paranormales n’est pas chez Howard Lester le produit d’une mutation, l’effet d’une drogue ou d’un sortilège, mais le résultat d’une quête existentielle. Le jeune homme est depuis l’enfance poursuivi " par cet "autre chose" qui nous relie à quelque mystérieuse source d’énergie située à l’intérieur de nous-même. " Il a compris que tout le drame humain tient à la frustration de son besoin d’évoluer. C’est pourquoi il cherche avec frénésie le moyen d’échapper à cette limitation, explorant en nouvel humaniste les ressources de la biologie, de la poésie, de la psychologie, de la musique et bien d’autres disciplines. Ses investigations, portées par la certitude que " l’homme n’est réellement lui-même que lorsqu’il contemple d’immenses perspectives ", débouchent finalement sur le terrain des neurosciences. Le cerveau, découvre le héros, n’aurait besoin que d’une certaine stimulation électrique pour fonctionner à ses pleines capacités. Fort de cette intuition, il persuade un comparse d’implanter deux électrodes, faites d’un alliage spécial, dans son cortex préfrontal.
Et c’est l’illumination.

Sous la décharge, ses neurones décuplent leur potentiel. Soudain, " son angle de vision était bien plus large, il avait une vue d’ensemble de la vie, il voyait avec l’œil d’un dieu. " Cette amplification spectaculaire du " faisceau de l’attention " devient permanente au bout de quelques séances, comme si l’expérience avait initié le cerveau à un nouveau mode de fonctionnement. Tout prend davantage de sens et d’intensité, les apprentissages les plus ardus deviennent une sinécure, l’esprit de Howard Lester perce les secrets de la matière et du temps. Dans une série de rêves éveillés, il plonge dans le passé, rencontre en pensée Shakespeare et Francis Bacon, les prêtres mayas qui officiaient à Chichen Itza et les bâtisseurs de Stonehenge. Car le " temps humain est une illusion et l’esprit est capable de voir à travers ". Les explorations mentales de Lester remontent jusqu’en des époques immémoriales, d’avant l’humanité, où plane l’ombre menaçante des " Grands Anciens " chers à Lovecraft. Affrontement qui mettra à l’épreuve les nouveaux pouvoirs du héros durant la seconde moitié du livre.
Mais ni ces ténébreuses aventures, ni l’artifice des électrodes fichées dans le crâne du jeune savant ne font oublier l’essentiel, que l’auteur résume en ces mots : " tant que l’homme grimpe l’échelle de l’évolution, il est à l’abri de la mort ". Dans le roman, l’affirmation est prise à la lettre. Howard Lester, chaque jour mieux armé de ses fabuleux talents, marche vers l’immortalité. Mais cette récompense exprime aussi la foi que le romancier place en la conscience humaine, et qu’illustrent ses autres écrits. L’éternité promise à son héros couronne un parcours si logique, si conforme aux aspirations naturelles de l’intelligence, qu’il paraît évident, à portée de tous. Pour s’éveiller et prendre les commandes de notre destinée, suggère Colin Wilson, le surhomme qui dort en nous n’a besoin que d’un surcroît de volonté et d’imagination. La vraie pierre philosophale, clé de toutes les transmutations, nous est intérieure.
François Rouiller

jeudi, janvier 24, 2008

Réveillez-vous, mais réveillez-vous vraiment.(*)

Londres 1955, un jeune rebelle de 23 ans possédé par la rage d'écrire, passe ses journées à la British Library. Toute la documentation recherchée par un futur philosophe y est rassemblée. La nuit, il dort sous une tente dans le parc de Hampstead Heath. A 16 ans il a quitté l'école, vécu de petits boulots et par ennui ou par désespoir a tenté de mettre fin à ses jours. Ce geste sera le départ d'un voyage intellectuel extraordinaire. Dans le courant de l'année 1956, son premier livre est publié, "The Outsider" (L'Homme en Dehors) propulsera Colin Wilson, sur les devants de la scène littéraire anglaise.

Mai 1956, John Osborne, copain de Wilson et jeune metteur en scène, présente sa pièce "Look Back In Anger", portrait d'un rebelle déraciné. On pense à James Dean et la "Fureur de Vivre". La pièce est un tel succès que Tony Richardson en signe l'adaptation au cinéma (Les Corps Sauvages), et engage Richard Burton pour interpréter ce personnage "en dehors" un jeune homme révolté défiant la morale et les conventions sociales.
La presse ne met pas longtemps à rassembler sous le label de "Angry Young Men" (Les jeunes gens en colère), John Osborne, Colin Wilson et quelques autres artistes. Sur une semaine de temps, Osborne est porté aux nues, Wilson devient le plus grand penseur de son temps, révolutionnant la pensée existentialiste. Son bonheur sera de courte durée.
Dans le climat morose d'après guerre, ces jeunes créateurs anarchistes vont vite défrayer la chronique, à coup de "parties" bruyantes et arrosées, de bagarres, et d'arrogance… On ne leur pardonnera pas d'être "mal nés". Ils sont tous issus de milieux ouvriers et n'ont, pour la plupart, pas fait de hautes études. Dans l'Angleterre de ces années là, ça fait désordre!
Colin Wilson, proclame qu'il est un génie et devient la tête de turc d'une presse heurtée par ces jeunes iconoclastes. Son deuxième livre "Le Rebelle face à la Religion" (Rebel and Religion) est tout simplement ignoré ou reçoit des critiques acides et vindicatives, quand il n'est pas totalement discrédité.

Pourtant, ce jeune écrivain pose une question si brutale que nous ressentons, en quelque sorte, l'impression que nous devons y apporter une réponse: "Comment dois-je vivre ma vie pour ne pas être un raté?". Il se sent pris à la gorge par la routine, le quotidien et surtout le manque de perspective, sa vie n'a aucun sens: "Quand j'avais seize ans, j'ai décidé de me suicider. Ce n'était pas une décision émotionnelle soudaine. Quand je l'ai fait cela me semblait totalement logique (…) Je travaillais le soir dans le laboratoire de l'école, je me suis dirigé vers les étagères où l'on rangeait les produits chimiques et pris une bouteille d'acide hydro-cyanique, j'ai reniflé cette odeur particulière d'amande. Je savais que cette substance me tuerait en une demi-minute. Mentalement j'avais déjà levé la bouteille et avalé une lampée de ce liquide amer. Mais une chose étrange arriva, je suis devenu deux personnes. J'avais soudainement conscience de cet adolescent idiot appelé Colin Wilson, avec sa misère et sa frustration, il semblait être un fou limité dont le sort m'importait peu. Mais s'il se tuait, il me tuerait aussi. Pendant un moment j'avais l'impression de me tenir derrière lui et de lui dire que s'il ne perdait pas l'habitude de s'apitoyer sur lui-même, il n'arriverait jamais à progresser. C'était comme si le vrai moi avait dit à cet ado borné: " écoute, idiot! Pense à combien tu vas perdre!". A cet instant j'ai entrevu la merveilleuse, l'immense richesse de la réalité, elle s'étendait vers des horizons infinis. J'ai reposé la bouteille, je me sentais détendu, le cœur léger et totalement en contrôle de moi-même". (Dans son autobiographie, Dreaming to Some Purpose, 2004).
* Cette phrase est de G. I. Gurdjieff

Réveillez-vous (suite)

Cinquante ans plus tard, 120 livres plus loin, il est dans son pays, l'un des auteurs les plus admirés mais aussi l'un des plus controversés. Depuis cette prise de conscience fulgurante, jusqu'à aujourd'hui, Wilson nous emmène dans sa principale obsession; la recherche d'une méthode qui permettra d'augmenter les pouvoirs de la conscience. C'est la connaissance intuitive de soi, la faculté de connaître sa propre réalité. Mais ne perdons pas de vue que cette conscience est modelée par le conditionnement social, le bagage de la vie, et n'y échappe pas. Elle évolue en fonction du sujet qui la vit. Ce thème majeur, il le lie à des sujets aussi variés que la philosophie existentialiste, la psychologie, la criminologie, le sexe, l'occulte et les pouvoirs paranormaux, l'archéologie interdite ou encore les extraterrestres et la vie après la mort.
Cent fois sur le métier il remet son ouvrage avec une idée centrale récurrente: sortir de la trivialité et de l'étroitesse du quotidien, rendre la conscience intentionnelle en ayant un but bien défini, élargir sa vision pour mieux apprécier les possibilités qu'offre la vie, donner du sens à ce qui peut parfois sembler absurde ou injuste. La philosophie de Wilson est accessible, vivante et compréhensible par tout un chacun. L'idée maîtresse de son œuvre est que la bonne santé d'une société peut être mesûrée par le crédit qu'elle accorde à ses "outsiders". L'homme ordinaire est un conformiste qui accepte les misères et les désastres avec le stoïcisme d'une vache sous la pluie. Au contraire, l'outsider n'accepte pas les conditions dans lesquelles il vit, se rebelle et surtout tente de trouver des nouvelles réponses, des nouveaux moyens pour répondre aux problèmes qu'il rencontre. C'est un anticonformiste, celui qui n'entre pas dans le moule et ne se sent pas à sa place là où il est. C'est son malaise ou mal être qui le pousse à changer les conditions de sa vie ou de son environnement. Les outsiders sont partout, c'est vous, moi, des artistes, des religieux, des aventuriers… Ou encore des criminels (pour eux, les barrières n'existent tout simplement plus, ils obéissent à des pulsions négatives puissantes).
Les cultures qui tolèrent et intègrent leurs "outsiders" ont le privilège de jouir de nouvelles connaissances et de progresser. Celles qui les rejettent perdent toutes les contributions et les nouveautés qu'ils pourraient apporter. Wilson identifie les faces positives ou négatives de ces hommes et femmes. La faculté de se projeter en dehors de soi. Dans le cas des meurtriers, souvent des tueurs en série, elle n'est que destructrice, même si ils ont l'impression de remplir une mission, d'apporter leur contribution aux progrès de l'humanité. Pour illustrer son idée, Wilson analysera la vie de personnages hors norme, les innovateurs (C.G. Jung, Raspoutine, Abraham Maslow, G.I.Gurdjieff…), ou les déviants (Charles Manson, Aleister Crowley, Jack L'Eventreur…).

Réveillez-vous (suite 2)


L'esprit humain a une fâcheuse tendance à se complaire dans le défaitisme et la paresse intellectuelle, à ne voir que ce qui est mauvais. Beaucoup d'entre nous voient la vie comme un très mauvais film, de qualité médiocre, et lorsque nous nous demandons tout à coup: "mais qu'est-ce qui ne marche pas avec ce foutu projecteur?" Poussés par l'énervement, la colère ou tout simplement la curiosité, nous grimpons l'escalier pour engueuler le projectionniste, mais, oh! Surprise! Il n'y a personne.
Là, c'est la révélation, le choc, le moment le plus important, le moment où nous savons que c'est nous et nous seul qui devons prendre en charge les bobines du film et faire fonctionner le projecteur correctement.
  • Certaines expériences peuvent nous propulser hors de cette apparente torpeur (hors de notre siège de cinéma). Ce sont les émotions, positives ou négatives qui seront le déclic de la mise en action. Hélas, trop souvent, la glu, l'inertie qui nous colle à notre fauteuil est le pire des obstacles. Se complaire dans son malheur, se laisser atteindre par les pensées négatives, parasitaires sont ce que Wilson appelle "le péché originel". Son roman "Les Parasites de l'Esprit"(1), n'est qu'une métaphore où il remplace notre responsabilité par des extraterrestres qui "parasitent" l'esprit des hommes. Nous nous laissons porter par le "robot", ce serviteur inconscient qui accomplit toutes les tâches automatiques de la vie quotidienne, nous rendant ainsi sourds à tous les stimuli extérieurs, c'est carrément mortel!
  • Wilson agit comme la pilule rouge que Morpheus offre à Neo dans le film "Matrix", le courage de se jeter dans le voyage de la vie, pas forcément de tout repos, ou de rester assis dans un fauteuil trop étroit. Comme Morpheus, il nous montre les portes, à nous de les ouvrir.
  • Il prend le contrepied des philosophes existentialistes, dénigrant la spirale négative dans laquelle ils se sont engagés: "Les existentialistes continentaux comme Sartre, Camus et Heidegger ont terminés dans un pessimisme profond. L'existentialisme pessimiste est illogique.
  • Nous ne sommes pas condamnés à la liberté. Sartre pense que nous possédons un vaste réservoir de liberté qui est malheureusement inaccessible. Wilson dit: "Je suis optimiste, je pense que l'on peut y accéder, que des états de conscience plus élevés sont accessibles." (2) Pour accéder à ces états de conscience, il nous offre un outil de choix, un moyen inédit, dont il a l'intuition depuis longtemps. Cet outil il le nomme: "Faculté X."
  • Au cours de l'enquête qu'il mène sur les phénomènes paranormaux, pour "L'Occulte", une œuvre majeure qui analyse au scalpel les pouvoirs psychiques, il se rend compte que certains de ces pouvoirs sont, en fait, accessibles à tous. Nous les possédons tous de façon latente mais ne les utilisons pas ou plus. C'est une potentialité de la conscience à appréhender la vie sans barrière, un soudain éclair de lucidité. Cette expérience n'est, au départ, pas liée à un processus délibéré, c'est la prise de conscience que les choses qui auraient du être, sont, sans qu'intervienne le désir ou la contrainte. La soudaine impression que notre corps et notre esprit vibrent sur une autre fréquence et se fondent dans l'univers, le lien avec une conscience globale. Toutes les particules sont liées, et nos cinq sens façonnent la réalité.
  • On se rapproche des expériences de physique quantique, c'est l'observateur qui crée la réalité de l'expérience. Cette connaissance innée est mise en avant par tous les ésotéristes: "Ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas". Le sentiment de ne faire qu'un avec le monde qui nous entoure, d'être reliés aux autres par un fil invisible. Notre corps et l'univers sont les deux pôles d'une même réalité. Cette faculté n'apparaît que lorsque nous somme capables de dépasser notre inertie, capables de repousser l'assaut des pensées négatives, ces foutus parasites de l'esprit. Pour accéder à la faculté X, il faut se laisser porter par ce que Wilson appelle l'effet "Tapis magique", nous flottons au dessus de nous-mêmes en contemplant le panorama de nos existences, ce tapis nous permet de nous focaliser sur un point bien précis tout en gardant une vision globale.
  • Une technique appelée "le rappel à soi-même" peut nous mener à cette expérience. Elle a été largement développée par Gurdjieff et exposée dans le livre de son élève P.D. Ouspensky, "Fragments d'un Enseignement Inconnu". (3). " Il semble que les êtres humains aient une incorrigible tendance à contracter leur conscience ordinaire, sous le coup de l'angoisse, par besoin de se concentrer sur les problèmes immédiats, mais paradoxalement cela a pour effet d'étrangler leur vitalité. Cette "contraction", ou rétrécissement de la conscience, équivaut à regarder un objet à travers un verre grossissant. Ses traits essentiels sont agrandis, mais en même temps, on en a une vue plus restreinte. Lorsque l'on contracte la conscience, on perd le sens global de la signification. Or ce sens de la signification est notre force. Quand nous pouvons distinguer clairement la signification du monde nous savons exactement ce qu'il faut faire et nos énergies répondent." (4)
  • Dans "Mystères"(5), Wilson met en exergue le fait que des techniques magiques, un système de connaissances oublié, sont proches des étapes à suivre pour atteindre une conscience élargie de l'univers et "d'intentionaliser" ce qui semble n'être que fortuit. Les voyants, médiums, télékinésistes ont développé cette faculté. La magie, dit Aleister Crowley, est la science et l'Art de faire en sorte que le changement se produise en conformité avec notre propre volonté. Et Wilson ajoute: "Il reprenait la pensée de son prédécesseur, Eliphas Levi (dont il se croyait la réincarnation): voulez-vous apprendre à régner sur vous-même et sur les autres? Apprenez à exercer votre volonté." Pourtant John Symonds, le biographe de Crowley, avait fait remarquer un jour : "le seul ennui avec la magie, c'est que ça ne marche pas."
  • Voilà bien la principale pierre d'achoppement, ce point de vue reflète celui de la majorité des gens. Le bon sens dicte de ne pas croire à la magie. Pourquoi est-ce le bon sens? Parce que notre expérience quotidienne n'offre aucune confirmation de ce que rapportent des personnes comme Crowley, mais elle n'offre guère non plus d'illustration de la force de la volonté. Pour solliciter cette force, le plus souvent inhibée, il faut "vouloir" intensément quelque chose, et rares sont ceux qui éprouvent des désirs vraiment puissants, excepté peut-être lorsqu'ils se trouvent dans un état d'excitation sexuelle(5). Nous possédons tous cette faculté à un haut degré mais nous n'en sommes peu ou pas conscients. Ce pouvoir est une barrière contre les "parasites de l'esprit" (les pensées négatives) qui rongent notre énergie vitale. Elle renforce notre capacité à affronter la réalité en élevant notre tension intérieure. Nous croulons tous sous les fardeaux invisibles, souvent créés de toutes pièces par notre vision trop serrée, le nez collé à l'image.

Réveillez-vous.. (suite 3)

La force capable de nous réveiller c'est l'imagination, une imagination dirigée par une volonté sans faille. Paracelse, alchimiste et magicien, enseignait à ses élèves que l'imagination pouvait créer en eux, un véritable système solaire, et que cet univers intérieur était la base de tous les pouvoirs magiques. Beaucoup d'écrivains et poètes citent l'imagination, non pas comme un moyen de fuir la réalité, mais comme un outil destiné à la façonner. Si l'on met en action l'imagination, la volonté et la détermination, il y a peu de chance que l'on puisse nous détourner de ce que nous avons prévu. Le pouvoir absolu n'est pas de contrôler les hommes, mais de contrôler leurs esprits et si l'esprit est libéré, il ne peut être contrôlé. En ce sens, Colin Wilson est dérangeant, il ouvre et libère les esprits, apprend à ceux qui le lisent à percevoir une autre réalité.
Il fait office de catalyseur, depuis plus de 50 ans, il accumule des connaissances dans tous les domaines (sa maison à Gorran Haven croule sous les livres, environ 30.000, éparpillés dans toutes les pièces), il s'approprie et réinvente cette connaissance acquise de façon magistrale, la remodèle avec une seule idée en tête, augmenter le potentiel humain et le pouvoir personnel. Il éveille les consciences, montre les portes d'un monde meilleur, fait sans cesse l'éloge de la créativité, de l'imagination, de la concentration et de la volonté, seules armes qui nous permettront de modeler une réalité en conformité avec ce que nous désirons vraiment, et de discerner le mensonge de celle qui est intentionnellement posée devant nos yeux. Nous sommes tous liés, électrons libres qui peuvent se rassembler. Nous sommes tous là pour une raison spécifique et dans un but bien précis. La réponse: sortir du paradigme dans lequel nous nous sommes installés depuis trop longtemps. Les ennemis se nomment individualisme, égoïsme, indifférence, paresse, peur, manipulation, pouvoir, argent. Il nous appartient, à coup de volonté et d'optimisme, d'ouvrir nos esprits à une nouvelle ère, à cette force qui nourrira notre énergie vitale, nous permettra d'avoir l'impression de ne plus voguer sur des océans d'incertitudes, mais d'avoir le sentiment d'être arrivé "à la maison". Colin Wilson, en éclaireur averti, partage généreusement ses connaissances et ses outils, à nous des les utiliser judicieusement et de les disséminer le plus largement possible.